Histoire : les origines de l'Université Paris-Saclay

L'émergence d'un pôle scientifique au sud de Paris

Au sortir de la seconde guerre mondiale, la science et les technologies prennent une place jusque-là inédite en France avec l’émergence de nouvelles disciplines (électronique, informatique, biologie moléculaire…), d’équipes de recherche, de grands instruments, d’organismes de recherche, et la recherche de pointe, notamment la physique nucléaire, a besoin de place : la banlieue sud de Paris, peu urbanisée et desservie par la ligne de Sceaux qui mène droit au Quartier latin, semble idéale et devient un haut lieu de la recherche réunissant organismes de recherche, université et écoles.

Un pôle scientifique et technologique de physique nucléaire, biologie, agronomie et aéronautique de premier plan se met rapidement en place sur ce territoire, et en particulier sur le plateau de Saclay avec l’implantation, de 1945 à 1950, des premiers organismes nationaux de recherche nouvellement créés : le Commissariat à l’énergie atomique (CEA, crée en 1945 sous l’impulsion notamment de Frédéric et Irène Joliot-Curie, prix Nobel de Chimie en 1935), à Fontenay-aux-Roses en 1945, le Centre national de la recherche scientifique (CNRS, créée en 1939) à Gif-sur-Yvette en 1946, l’Office national d’études et de recherches aérospatiales (ONERA, crée en 1946), à Palaiseau en 1948 et l’Institut national de recherche agronomique (INRA, créé en 1946) à Jouy-en-Josas en 1950.

Développement de l'enseignement supérieur

L’enseignement supérieur prend son essor sur le territoire avec la création, en 1958, d’une antenne de l’Université de Paris qui deviendra en 1965 la faculté des sciences d’Orsay, noyau de la future Université Paris-Sud.

Pour répondre à la modernisation de l’industrie et être au cœur du pôle de recherche et d’enseignement en effervescence, de grandes écoles s’installent à partir des années 1950 : l’École normale supérieure de l’enseignement technique (ENSE, fondée en 1912, aujourd’hui ENS Paris-Saclay) déménage en 1956 à Cachan, l’École nationale supérieure des industries agricoles et alimentaires (Ensia qui sera l’une des école constitutrice, en 2020, de l’Institut national des sciences et industries du vivant et de l’environnement – AgroParisTech) s’installe en 1960 à Massy, l’école Centrale de Paris (fondée en 1829, aujourd’hui CentraleSupélec) s’installe à Châtenay-Malabry en 1969, Sup’Optique (fondée en 1917, aujourd’hui l’Institut d’optique Graduate School) déménage à Orsay en 1967 et Supélec (fondée en 1894, aujourd’hui CentraleSupélec) s’installe en 1975 à Gif-sur-Yvette.

Installation de nouveaux organismes nationaux de recherche et d'entreprises

L’intensité et la diversité des recherches du pôle d’enseignement supérieur et de recherche, soutenu par les aménageurs publics, attirent par ailleurs dès les années 1960 de nouveaux organismes nationaux de recherche comme l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm créé en 1964) ou l’Institut national de recherche en sciences et technologies du numérique (Inria, créé en 1967 sous le nom d’Iria) ainsi que de nombreuses entreprises de toute taille et structures d’accompagnement de la recherche, posant les bases d’un écosystème d’innovation.

Vue intérieure du bâtiment de l'INRIA

Création de l'Université Paris-Sud

L’Université Paris-Sud est créée en 1971 en réunissant la faculté des sciences d’Orsay, la faculté de pharmacie (à l’époque à Châtenay-Malabry), la faculté de médecine de Kremlin-Bicêtre, la future faculté de droit, économie et management de Sceaux, ainsi que les trois Instituts universitaires de technologie (IUT) d’Orsay, Sceaux et Cachan. Elle développe immédiatement de nouvelles formations d’ingénieurs polytechniques de haut niveau qui seront regroupées au sein de l'Institut de formation d'ingénieurs de Paris-Sud (IFIPS) en 2004, devenu Polytech Paris-Sud, puis Polytech Paris-Saclay en 2020. De plus, une nouvelle branche d’enseignement et de recherche naît à Orsay dans les années 1980 : l’éducation physique et sportive qui deviendra l’UFR STAPS puis plus récemment la Faculté des sciences du sport.

"Le château", ancien siège de l'Université Paris-Sud

Fondation des universités de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines et d’Évry-Val-d’Essonne

À la fin du XXe siècle, de nouvelles dynamiques apparaissent. L'accès d'une large partie de la population à l'éducation et à l'enseignement supérieur et l’allongement de la durée des études conduit à la fondation en 1991 des universités de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines et d’Évry-Val-d’Essonne. La décentralisation, la mondialisation et la compétition internationale imposant de penser différemment le lien entre université et territoire, des regroupements institutionnels et des pôles de compétitivité sont pensés : le pôle de recherche et d’enseignement supérieur (PRES) UniverSud Paris, regroupement des universités Paris-Sud, Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines et d’Évry-Val-d’Essonne, est créé en 2007 et s’engage à partir de 2008, dans une coopération de plus grande envergure : la constitution de l’Université Paris-Saclay.

Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines (UVSQ)

Université d'Evry

Création de la FCS (Fondation de coopération scientifique) puis de la Comue

Les premières réalisations du projet de cluster scientifique d’intérêt national à trois dimensions (concentration d’établissements sur un nouveau campus, création d’un ensemble urbain coordonné, et développement d’un établissement regroupant universités, grandes écoles et instituts de recherche) deviennent tangibles à la fin des années 2010 avec la création de la FCS (Fondation de coopération scientifique) en 2009 puis de la Comue (Communauté d'universités et établissements) Université Paris-Saclay en 2014.

Création de l'Université Paris-Saclay

Officiellement créée au 1er janvier 2020, l’Université Paris-Saclay est un regroupement unique de cinq facultés (Droit – Économie – Gestion, Médecine, Pharmacie, Sciences, Sciences du Sport), trois instituts universitaires de technologie (IUT de Cachan, IUT de Sceaux, IUT d’Orsay), cinq grandes écoles (AgroParisTech, CentraleSupélec, École normale supérieure Paris-Saclay, Institut d’optique Graduate School, Polytech Paris-Saclay), deux universités membres associés (universités de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines et d’Évry-Val-d’Essonne) et sept organismes de recherche (CEA, CNRS, INRAE, INRIA, Inserm, IHES, Onéra). Elle répond ainsi dès le début aux objectifs qui lui ont été assignés : s’imposer comme un acteur majeur de l’enseignement et de la recherche à l’échelon international.

1945 - 1966

1967 - 1981

1983 - 2010

2014 - 2020