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L’égalité des chances à l’Université Paris-Saclay, une question d'équité

Vie de l'université Article publié le 20 mars 2014 , mis à jour le 31 juillet 2020

Le 20 mars 2014, la fondation de coopération scientifique Campus Paris-Saclay organisait un premier séminaire interne consacré à la mise en place d’une action commune « égalité des chances » entre tous les membres et partenaires de la future Université Paris-Saclay. Une première étape de partage des expériences de chaque établissement pour identifier les voies de travail collectives dans la construction de cette Communauté d’Universités et d’Etablissements*[1].

Tous les partenaires*[2] de la construction de l’Université Paris-Saclay sont investis dans des actions d’égalité des chances qui doivent permettre à des jeunes dans des situations moins favorables individuellement ou socialement d’accéder dans de bonnes conditions à l’enseignement supérieur.

Afin de prendre en compte ces questions dans la construction de la future Université Paris-Saclay et d’élaborer un programme commun d’action et d’indicateurs, les trois axes traditionnellement pris en compte articuleront le travail des représentants « égalité des chances » des établissements :

  • l’égalité hommes-femmes
  • l’égalité de tous les étudiants y compris ceux en situation de handicap
  • l’égalité sociale des chances et la mixité des profils

Egalité des chances : des questions fondamentales qui persistent

La vingtaine établissements représentés à cette première réunion a témoigné du panorama assez considérable d’actions menées depuis plusieurs années dans le domaine. Des programmes nationaux ont été mis en place depuis une dizaine d‘années pour favoriser l’accès des jeunes à l’enseignement supérieurquel que soit leur milieu socio-professionnel. Chaque établissement a également développé ses propres dispositifs en fonction de ses priorités et de sa perception des enjeux. On a ainsi pu relever par exemple que l’accueil de jeunes en situation de handicap reste très minoritaire malgré le soin tout particulier pris par la plupart des établissements pour faciliter leur intégration. Au fil des discussions, on relève que cette question démarre bien plus en amont, dès l’enseignement primaire et secondaire.

L’indicateur « égalité hommes-femmes » quant à lui est le plus souvent associé au pourcentage de jeunes filles intégrées dans les filières du supérieur, avec de grosses différences comme on le sait en fonction de la nature des filières. L’égalité "hommes-femmes" dans l’insertion professionnelle des étudiants fait l’objet, au mieux d’une sensibilisation mais rarement de mesures d’accompagnement spécifiques. En la matière, les participants témoignent de l’importance du dialogue avec les jeunes gens pour susciter une prise de conscience et répondre aux questions. Ils entendent le plus souvent que leurs parcours seront désormais internationaux et le « qui part quand » ne se pose pas, par exemple, de la même façon pour un jeune homme et une jeune femme.

Le rôle capital des étudiants eux-mêmes

Les associations d‘étudiants sont extrêmement investies pour faire connaître et ouvrir les filières de leurs établissements à leurs camarades du secondaire. Ils interviennent dans les dispositifs « Les cordées de la réussite » et « Une grande école pourquoi pas moi » en particulier et animent des missions d’information, de tutorat individuel, des événements de sensibilisation en milieu scolaire.

En parallèle, l’accès aux études supérieures est bien évidemment traité également du point de vue du coût de la vie étudiante et, pour certains établissements, du coût de la formation. En complément des dispositifs de bourses et d’aides financières qui préexistent au niveau ministériels, certains établissements proposent desbourses spécifiques à des jeunes à fort potentiel pour réussir dans des études supérieures.

Malgré ces efforts, les études et les indicateurs intra-établissements continuent de pointer à quel point l’origine socio-professionnelle des étudiants du supérieur conditionnent, en particulier dans les grandes écoles françaises, leurs parcours, puis, par la suite, leur carrière professionnelle.

Une dynamique collective qui s’est instaurée et va se renforcer

Parmi les actions collectives remarquables, l’Institut Villebon Charpak a été labellisé « initiative d’excellence en formation innovante » (IDEFI) en 2012 et prend en compte les trois axes parité, handicap, mixité sociale dans le recrutement de ses étudiants. Présenté par le PRES ParisTech, les universités Paris Descartes et Paris‐Sud, ce projet est porté par la FCS Campus Paris‐Saclay dans le cadre de l’Idex Paris‐Saclay.

L’Institut Villebon Georges Charpak s’adresse à des jeunes qui ont des capacités et du potentiel, mais qui en raison de lacunes scolaires et/ou du manque de soutien familial, ne souhaitent pas, généralement par autocensure, s’engager dans les filières qui préparent le mieux à des études longues, ou n’y sont pas admis. Cette initiative s‘adresse notamment à des jeunes issus des zones urbaines sensibles ou des zones rurales, souvent titulaires d’un bac technologique, parfois en situation de handicap. Ce projet a pour ambition, par une licence scientifique généraliste atypique, de leur permettre d’accéder aux formations d’excellence.

A l’issue de leur cursus, selon leur choix, leurs capacités et leurs résultats, les étudiants diplômés pourront poursuivre en master, intégrer une école d’ingénieurs, rejoindre une entreprise.

Devenir collectivement acteur d’une université plus mixte et plus juste

A l’issue des échanges, parmi les projets de développement qui pourraient être portés par ce nouveau groupe de travail « égalité des chances », figurent, la possibilité de création d’un Diplôme universitaire (DU) ou d’Unité d’enseignement (UE) qui reconnaîtraient l’engagement d’étudiants dans les problématiques tout au long de leur parcours, l’évaluation et le développement d’actions d’ESS[3] telles que les épiceries sociales ou les jardins partagés, la réflexion autour de l’ouverture et de la mixité socioprofessionnelles des jeunesaccueillis en stages de troisième, et l’organisation d’un colloque « Handidiversité » à l’automne 2014.

A suivre donc pour devenir collectivement acteur d’une université plus mixte et plus juste.

Notes

[1] COMUE, cf loi de recherche du 22 juillet 2013

[2] L’Université Paris-Saclay compte 19 membres à ce jour.

[3] ESS: Economie Sociale et Solidaire