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Du givre d'eau matinal découvert pour la première fois au sommet des volcans martiens

Recherche Article publié le 11 juin 2024 , mis à jour le 13 juin 2024

Une nouvelle étude internationale impliquant une équipe du Laboratoire Géosciences Paris-Saclay (GEOPS – Univ.  Paris-Saclay / CNRS) vient de révéler pour la première fois la présence de glace d’eau sous forme de givre au sommet des volcans martiens près de l’équateur. Cette découverte a été publiée le 10 juin dans un article du journal scientifique Nature Geoscience.

La formation de givre d’eau est très fréquente sur Terre, surtout pendant l’hiver à cause de la condensation de la vapeur d’eau. Toutefois, sur Mars, l’atmosphère contient 10 000 fois moins de vapeur d’eau, rendant la présence de givre moins probable.

« Aujourd’hui les échanges d'eau entre la surface et l'atmosphère ne sont pas bien compris sur la Planète Rouge », explique Frédéric Schmidt, professeur à l’Université Paris-Saclay et chercheur au Laboratoire de Géosciences Paris-Saclay (GEOPS – Univ. Paris-Saclay/CNRS). « Cependant, la formation de givre est un important traceur, utile pour comprendre le cycle de l’eau mais aussi pour identifier des ressources clés pour une potentielle exploration humaine future et pour contraindre la potentielle habitabilité. »

Dans cette nouvelle étude, les scientifiques ont rapporté l'existence d'importants dépôts de givre matinaux transitoires au sommet des volcans de Tharsis (Olympus, Arsia et Ascraeus Montes, et Ceraunius Tholus). La découverte a été observée indépendamment par les instruments CaSSIS (Colour and Stereo Surface Imaging System) et NOMAD (Nadir and Occultation for Mars Discovery) à bord de la sonde ExoMars Trace Gas Orbiter (TGO) de l’Agence spatiale européenne (ESA), ainsi que par la caméra HRSC (High Resolution Stereo Camera) de la mission Mars Express de l’ESA. En parallèle, des simulations numériques du climat martien ont montré que les températures de surface des volcans sont compatibles avec l'existence d'eau gelée.

« En effet, les résultats montrent que les dépôts de givre matinaux sont corrélés avec les saisons martiennes les plus froides, » rajoute Frédéric Schmidt, qui a contribué à la vérification de givre avec l’instrument CaSSIS, un instrument ayant la meilleure résolution spectrale sur Mars actuellement.

Cette découverte ouvre de nouvelles perspectives quant à la dynamique du climat martien, démontrant l’importance des recherches actuelles afin d’approfondir notre compréhension du cycle de l’eau sur la planète rouge et pour préparer les futures missions spatiales martiennes ainsi que l’éventuelle exploration humaine.

Crédit image : ESA/DLR/FU Berlin

Pour en savoir plus

 

Contact pour l’Université Paris-Saclay

Frédéric Schmidt, professeur de planétologie, Laboratoire de Géosciences Paris-Saclay (GEOPS - Université Paris-Saclay/CNRS) : frederic.schmidt@universite-paris-saclay.fr