Classement Challenges des 100 start-up où investir en 2025 : 20 start-up liées à l’Université Paris-Saclay dans le palmarès

Entrepreneuriat Article publié le 07 avril 2025 , mis à jour le 16 avril 2025

Le 27 mars, le journal Challenges a dévoilé son classement des 100 start-up à suivre pour investir en 2025. Vingt d’entre elles ont été créées par des membres de la communauté de l’Université Paris-Saclay.

Medtech & Biotech

  • 37 degrés : La start-up 37 degrés, co-fondée par Matthieu Gilquin, alumnus de CentraleSupélec, et Gaëlle Burcklé, propose une solution pour que les hommes puissent mieux prendre en charge la contraception face à l’insatisfaction de nombre de femmes vis-à-vis de la pilule, par le biais de boxers empêchant la production de spermatozoïdes. Après avoir reçu une bourse French Tech de 30 000 euros de Bpifrance en février 2025, la start-up veut lever des fonds afin de réaliser les essais pré-cliniques et cliniques pour une commercialisation de son produit en 2028.
  • Hope Valley AI : La start-up Hope Valley AI, fondée par Hakima Berdouz, alumna de l’Université d’Évry Paris-Saclay, propose deux dispositifs médicaux en lien avec le cancer du sein. Le premier est une application sur smartphone qui permet aux femmes de suivre un programme de coaching préventif, mais aussi de réaliser de chez elles des examens cliniques mensuels à partir d’un selfie vidéo de la poitrine transformé en jumeau numérique du sein. En parallèle, la start-up mise sur Mammope, un appareil d’imagerie à ultra-sons, sans rayons X, dont les professionnels de santé seront équipés pour un suivi encore plus précis des auto-examens réalisés par les utilisatrices de l’application.
  • MovaLife : La start-up MovaLife, cofondée par Edison Genera, Rachel Levy, Charlotte Dupont, Éric Lameignère et Sinan Haliyo, alumnus de l’ENS Paris-Saclay, a conçu un système miniaturisé pour automatiser la fécondation in vitro. Lauréate du prix iLab 2023 et du prix iPhd, MovaLife espère le lancement d’une étude clinique prochainement et un marquage CE d’ici six ans.
  • ReACT Therapeutics : La start-up ReACT Therapeutics, co-fondée par Lise Clément-Demange, Émile Roussel et Renaud Vaillant, alumnus de CentraleSupélec, a trouvé un moyen de bloquer la protéine responsable des résistances aux médicaments pour traiter les cancers. En effet, la protéine BCRP est responsable du rejet d’environ 40 traitements anticancéreux utilisés dans 14 types de cancers. À ce stade, la jeune pousse concentre ses efforts sur les cancers du côlon et du pancréas, parmi les plus fréquents. Pour la molécule qu’elle a développée, brevetée et au stade des essais précliniques, elle vise une association avec le traitement Irinotécan, une chimiothérapie clé dans ces cancers.
  • RebrAIn : La start-up RebrAIn, cofondée par David Caumartin, Emmanuel Cuny et Nejib Zemzemi, docteur de l’Université Paris-Saclay, vise à aider les chirurgiennes et chirurgiens opérant le cerveau de la maladie de Parkinson, en leur permettant d’identifier les zones à cibler. En France, environ 200 000 personnes sont touchées par cette maladie neurodégénérative. Pour les patientes et patients en échec médicamenteux, la chirurgie reste la seule option pour traiter les tremblements invalidants. Mais la stimulation cérébrale profonde, qui implique l’implantation d’électrodes dans le cerveau, est une intervention complexe. Après dix ans de recherche, RebrAIn a conçu une IA capable d’identifier avec précision les zones à cibler à partir d’une simple IRM préopératoire. Surnommé le « Waze de la neurochirurgie », ce logiciel s’appuie sur les données cliniques de patientes et patients opérés pour guider les praticiens et praticiennes. Déjà certifié en Europe (CE) et aux États-Unis (FDA), il permet de réduire la durée et le coût des interventions.
  • TheraSonic : La start-up TheraSonic, issue du CEA et cofondée par Benoit Larrat, ancien chercheur à NeuroSpin (Univ. Paris-Saclay / CEA), et Anthony Novell, chercheur CNRS au Laboratoire d’imagerie biomédicale multimodale (Biomaps – Univ. Paris-Saclay / CNRS / CEA /Inserm), propose une piste de guérison des tumeurs du cerveau par ultrasons grâce à son robot médical. En effet, l’imperméabilité des vaisseaux sanguins empêche la pénétration de près de 98 % des médicaments jusqu’aux cellules malades. En perméabilisant les vaisseaux du cerveau par le biais d’ultrasons, l’amélioration de l’administration des médicaments peut être multipliée par 15.

Deeptech et industrie du futur

  • Alta Ares : La start-up Alta Ares, cofondée par Hadrien Canter et Stanislas Walch, alumnus de l’Université Paris-Saclay, a conçu une IA d’analyse des flux vidéo transmis en temps réel par les drones pour repérer le moindre élément ou mouvement suspect peu visible à l’œil nu. Actuellement déployée sur le front par les forces ukrainiennes, cette technologie a récemment été sélectionnée pour intégrer le programme d’aide aux start-up Inception du géant américain Nvidia, leader des puces dédiées à l’IA. Ce soutien permet à la start-up d’accéder à des processeurs de dernière génération, offrant une puissance de calcul exceptionnelle dans un format miniaturisé. Prochaine étape : une IA embarquée sur des drones « suicide » conçus pour intercepter des appareils ennemis, avec, à terme, un possible développement dans le secteur civil, notamment pour la détection d’anomalies ou la surveillance de sites sensibles.
  • Firecell : La start-up Firecell, cofondée par Olivier Dhotel, Claude Seyrat, Ulla Saari et Sandrine Legrand, alumna de CentralSupélec, vise à répondre aux besoins de connectivité des entreprises en leur proposant un réseau 5G sécurisé. Son logiciel open source clé en main permet de déployer un réseau mobile très sécurisé sur une surface de 30 000 m2, afin de connecter les équipes sur le terrain aux applications métier, les équipements et robots en mobilité, les caméras de surveillance et de géolocaliser les outils.
  • Iridesence : La start-up Iridesence, cofondée par Nadine Buard, Elise Chevallard, alumna de l’Institut d’Optique Graduate School, et Éric Carreel, développe un outil de télédétection qui ausculte et analyse la matière, dans les mines comme sur les chantiers, afin d’accroître l’efficacité des opérateurs. Ce système permet également de prendre en compte le degré d’humidité du bois pour aller piocher dans les bonnes réserves à destination de chaudières industrielles. La start-up mène aussi une étude avec la société de construction Colas, filiale de Bouygues, pour détecter les pollutions en hydrocarbure sur les chantiers.
  • Lumetis : La start-up Lumetis, cofondée par Fulvio Infante, Guillaume Thin, docteur de l’Université Paris-Saclay, Frédéric Bourcier et Philippe Walter, a mis au point un système d’imagerie et de spectroscopie multimodal utilisable dans une multiplicité de secteurs, depuis le contrôle qualité jusqu’à la vérification de dispositifs médicaux, en passant par l’inspection des œuvres d’art.
  • LumiSync : La start-up LumiSync, cofondée par Rémy Braive, alumnus de l’Université Paris-Saclay et enseignant-chercheur au Centre de nanosciences et de nanotechnologies (C2N - Univ. Paris-Saclay / CNRS / Univ. Paris Cité), Guiseppe Modica, chercheur au C2N, et Alexis Jonville, vise à faire circuler plus rapidement les données, tout en réalisant d’importantes économies d’énergie. Lumisync, spécialisée dans les télécoms, les data centers et l’aérospatiale, se présente comme la seule entreprise à développer un oscillateur 100 % photonique. Bien que légèrement plus coûteux que les modèles haute performance actuels, il est fabriqué au Centre de nanosciences et de nanotechnologies, où l’entreprise, accompagnée par IncubAlliance puis soutenue par l’accélérateur 21st de CentraleSupélec, dispose de salles blanches pour le prototypage. Face à l’explosion des usages de l’IA, ses systèmes tout optiques pourraient réduire de 50 % les coûts des data centers, tout en divisant par 70 leur consommation énergétique et par 100 leur latence. À terme, Lumisync ambitionne de développer des composants photoniques complémentaires pour s’imposer dans la conception et la production de circuits intégrés photoniques.

Greentech & impact

  • BioAlva : La start-up BioAlva, cofondée par Anne Nguyen et Maëlle Le Millin, deux alumnae d’AgroParisTech, propose des produits végétaux aux saveurs marines et aux qualités nutritionnelles du poisson, destinés au plus grand nombre. La start-up vise notamment le marché de la restauration collective (cantines scolaires, d’entreprises, d’Ehpad…). BioAlva prévoit de déposer son premier brevet au niveau national d’ici juillet 2025, avant d’envisager une extension à l’international. Si de nombreux acteurs se sont positionnés sur le marché des protéines alternatives, elle se distingue en étant la seule à associer algues et légumineuses, sans additif ni arôme ajouté, grâce à un protocole de fermentation innovant.
  • Epyr : La start-up Epyr, cofondée par Léa Dardenne et Bastien Oggeri, alumnus de CentraleSupélec, s’attaque à la chaleur industrielle. Leur technologie permet de stocker l’énergie produite par des énergies renouvelables intermittentes (éolien, solaire) en période de surplus, sous forme de chaleur, pour la restituer quand un industriel en a besoin. Cette solution est conçue pour tous les processus nécessitant de la vapeur ou de l’eau chaude à moyenne et haute température (au-delà de 100 °C), comme la stérilisation en agroalimentaire ou le séchage dans l’industrie papetière.
  • NRJx : La start-up NRJx, cofondée par Alexandre Kipp et Cédric Faucheux, alumnus de CentraleSupélec, a développé une plateforme SaaS capable de collecter et analyser en temps réel les données des machines industrielles, afin d’optimiser la consommation énergétique des usines. Déjà adoptée par une trentaine d’entreprises, notamment dans la plasturgie, le packaging et l’agroalimentaire, cette solution répond à un enjeu stratégique pour ces secteurs, où les marges sont faibles et l’optimisation énergétique devient un levier clé de compétitivité.
  • Osiris : La start-up Osiris, cofondée par Henri Desesquelles, alumnus de CentraleSupélec, Rodolphe Cockenpot et Léon Guyart, a mis au point un robot capable de réduire de 30 % le volume d’eau pour les exploitations en apportant l’eau au plus près de la plante. Ce robot est totalement autonome en énergie car il est doté d’une turbine qui transforme la pression de l’eau en énergie et il se déplace par auto-guidage, grâce à un GPS embarqué, à la vitesse très prudente de 1 km/h. Il dispose aussi d’une batterie tampon qui lui permet d’ajouter jusqu’à une heure d’autonomie en cas de problème.
  • VoltR : La start-up VoltR, cofondée par Alban Regnier, Maxime Bleskine, François Mallet et Thibaud Maufront, alumnus de Polytech Paris-Saclay, propose de donner une seconde vie aux batteries de smartphone, pour réduire la dépendance à l’Asie et limiter l’impact écologique de leur production. Soutenue par Bpifrance, VoltR développe une technologie de remanufacture qui identifie et réassemble les cellules encore performantes des batteries en fin de vie. Grâce à l’IA, elle analyse leur état et prédit leur durée de vie pour leur donner une seconde utilisation, comme transformer une batterie de téléphone en alimentation pour un terminal de paiement. VoltR ambitionne de devenir le leader européen du reconditionnement de batteries lithium et de renforcer la souveraineté énergétique de la France.

Fintech

  • Heptalytics : Devant l’explosion des fraudes aux paiements, la start-up Heptalytics, cofondée par Alexandre David, passé par CentraleSupélec, et Brice Le Grignou, met à disposition un assistant IA capable de détecter et d’anticiper les actes frauduleux de malfaiteurs.
  • Swaive : La start-up Swaive, fondée par Karen-Laure Mrejen, alumna de CentraleSupélec, est une plateforme d’investissement qui ne propose que des produits sans risques, pour les épargnants qui ont déjà rempli leurs livrets A et LDDS.
  • TwoWay : La start-up TwoWay, cofondée par Chirine Benzaied, alumna d’AgroParisTech, et David Boclé, est une plateforme qui utilise l’IA pour analyser les échanges entre les traders et les brokers, avec à la clé, des données de prix plus pertinentes. Depuis son lancement à l’été 2024, TwoWay a déployé des projets en cours avec la banque américaine State Street, l’italienne Intesa Sanpaolo et un grand établissement français.

Logiciels

  • Neuralk-AI : La start-up Neuralk-AI, cofondée par Antoine Moissenot et Alexandre Pasquiou, alumnus de CentraleSupélec et docteur de l’Université Paris-Saclay, propose une IA conversationnelle spécifiquement entraînée pour donner des prédictions fiables à partir de données sous forme de tableaux, très utilisées dans les métiers du commerce mais mal exploitées par les IA existantes.